La terre noble du Clouzil (qui avait servi de refuge à Mr Noeau et à Mr Gautier ) était l'une des plus riches du Marais avec ses I20 Journaux. de près et de bossis à blé tant en Soullans qu'à St Hilaire de Rié, Elle appartenait héréditairement à Mr Alexis de Lespinay , du Paly de Chantonnay . L'émigration de ce gentilhomme l'avait fait confisquer au profit de la République . Expertisée le 26 Nivose an V ( I5 - I - I797 ) affichée pour vente , elle passa aux feux de l'encan à Fontenay . Jacques Naulleau , sorti du Bec , seul enchérisseur , se vit adjuger la ferme qu'il exploitait depuis dix ans pour 202.000 francs - papier : en réalité pour "le prix d'une paire de bœufs de quatre ans (en I798, on échangeait 20.000 francs de bons pour un louis d'or !)
Son intention était alors de rendre le domaine à son maître légitime , en homme religieux qu'il était et qui , aux jours de la tourmente , avait accueilli à son foyer , au risque de sa vie Mr Noeau et Mr Gautier ...
Mais par la suite , possédé sang doute du démon de l'avarice , il renia tout son passé d'honneur ... Et bien en vain Mr de Lespinay , revenu d'émigration , réclama t'il son héritage , avec l'offre de rembourser les loyaux coûts ...! L'improbité causa un grand scandale ... Si bien qu'au dire, d'une tradition rapportée par Louis Mulot du bourg ,l'aîné des gars du rude Cadou animateur des partisans soullandais , décida qu'on en ferait justice ... N'avait on pas prononcé , que Jacques Naulleau aurait la tête sciée sur une aiguille, de charrette à bœufs ...!
Là dessus ,un soir , trois gars se rendirent au Clouzil . Le fermier avait-il eu vent de quelque chose ? Il montra une rare présence d'esprit . Accueillant avec rondeur ces hôtes inquiétants , il leur demanda s'ils ne boiraient pas un coup !
Assurément ! ce n'était pas de refus...
Il prit le pichet sur la table , sortit et ne revint pas ...