la LEGENDE de la PIERRE - LEVEE

Dans les temps anciens vint au Pays un Moine qui missionnait :
Hardi tiens - bon
Son rêve était de passer à l'Ile D'Yeu pour y prêcher la Religion ... Mais , du Nord au Midi ...pas le moindre bateau . Cette contrariété rendait mélancolique le Saint homme ... Or un soir , le diable qui l'épiait crut l'occasion bonne de faire des affaires ..! Ne te tourne pas les sangs de cette manière .. lui dit il Si tu veux je te ferai moi-même une traversée de Monts à Yeu ....mais comme toute peine vaut salaire , je te demanderai pour mon dû... l'âme du premier chrétien qui passera le pont neuf .."

le Moine réfléchit un petit moment: et répartit
"Hé bien , marché conclu Seulement tu commenceras le travail aujourd'hui même à la nuit tombée et tu devras l'avoir fini avant que ne, chante le jaud de la Mothe
Si tu manquais à ces conditions il n'y aurait rien de fait....
Satan frottait ses mains sèches : Entendu !
D'un saut ,il fut à la Mothe chauffa une potée de vin y fit tremper du froment...
coussaud et en gougea le grand jaud : Qtt' .... Qtt' ...mange mon bel ami ...
mange à être saoul perdu et jusqu'à demain midi dors au jouc ....
Puis, dès que la brume s'épandit sur le fief il lança aux quatre vents du monde Son appel strident : Aux gros cailloux !
Aussitôt , diables et sorcières d'accourir et de se charger le beau vacarme qu'il y eut cette nuitée là ! Au travers des ombres , les maudits s'empressaient si haletants sous les faix des roches que le bruit de leurs souffles couvrait la houle de la mer .Grand train avec ses piles et ses arches , le pont s'ébauchait Avant chien et loup bien sûr, il serait achevé. Mais soudain , à la confiante prière du moine , la Bonne Vierge descendit du Paradis ,précédée d'une lumière blanche ..., si blanche ,que le jaud de la Mothe brelutant malgré son vin crut le grand jour rendu et , en pleine nuit , se mit à chanter comme un jaud saoul qu'il était Furieux d'avoir été joué grinçant des dents et rugissant , le malin élevé dessus de sa tête le rocher qu'il portait et d'un coup de cornes qui le troua , le projeta dans .les landes de La Vérie , ou il s'enfonçait à une profondeur telle qu'on n'en saurait trouver le bout .... Depuis lors demeurée levée la pierre diabolique sert de rendez-vous aux dames blanches du Gué - Ayraux ... qui pour contempler leurs trésors enfouis la font virer sur elle même à chaque minuit Malheur !malheur! aux aventureux qu'attirerait cette heure là , la soif de l'or

II.- L'EPOQUE GALLO ROMAINE

1- De cette époque on a trouvé à la Minée : 5 lingots , ébauches de haches plates ou bien simple saumon de bronze ..On a pensé qu'ils révélaient une cachette rituelle
2.- Au soullandeau , les vestiges sont plus nombreux ..,mais à qui au juste . les attribuer ? Des vagues humaines se sont sans doute succédées jusqu'au Moyen âge..
Au Rondeau vers I901 , des fragments d'os ont été mis à jour dans ce qu'on a appelé (à tort) familièrement "Ie Cimentère dou Jaguenots
en souvenir peut-être de la Bataille de Rié sous Louis XIII ..ou parce que dans leur horreur des Réformés , les Catholiques d'alors appelaient huguenot tout ce évoquait la tradition païenne ! Si bien que ce cimetière des Huguenots serait tout simplement une nécropole païenne ! - Au moulin et à la Croix toujours du Soullandeau , on a découvert des monnaies de bronze d'Antonin le Pieux datant de l'an 136 à 161 le nom même de , La Ville n'évoque t'il pas le souvenir de la Villa ce domaine rural latin ? la Court , surtout , avec ses douves primitivement larges de 10 mètres et ses 3 enceintes , témoignerait d'une ancienne Fortification protohistorique !de l'époque Gallo - Romaine avec elle aussi , sa légende ... ou sa vérité

Au delà du seuil de la Court
à un vol de chapon .., il y a un Trésor
qui est bon

CHAPITRE III

Du MOYEN AGE à la REVOLUTION

I LA PAROISSE

Les Rives maraîchines durent recevoir le Christianisme au plus tard entre le V ème et VII ème siècle ... La tradition Par sa légende du Pont d'Yeu le suggères ainsi que la vénérable croix Mérovingienne de pierre trouvée sur une voûte de l'ancienne église de Challans la Paroisse cependant , apparaît pour les premières fois seulement en 1200 et 1220 ..Elle dépend , administrativement , de l'Abbaye de Nieul d'où le vocable de son St Patron :St Hilaire et fait partie du doyenné d'Aizenay

II- LE PRIEURE

C'était le bénéfice à charge d'âmes , auquel incombait l'administration de la Paroisse ... Son siège et son fief du Bourg relevaient féodalement de Commequiers, parce que sans doute , il devait ses origines aux seigneurs de: Commequiers Il avait son logis ou manoir , au bord de la terre de la Minée le long du passage qui descend de la route de St Hilaire de Riez vers la Guinardière les Maraîchins , en patois l'appelaient :"le Prioté le Prieuré était très riche Il possédait la métairie du Pin avec son vaste aménage de 65 Journaux de prairies et de 66 Charruies de terres .A ce domaine s'ajoutaient : 53 Journaux de prés marais , 24 Charruies de labours , 3 Boisselées de vigne , une maison dans la rue Foulepoil et une rente féodale de 600 livres Aussi le curé de Soullans était il regardé comme l'un des plus riches du canton .A la Révolution , par application des décrets du 9 Juillet 1790 ces domaines du Prieuré de Soullans furent mis en vente..

A l'exception : du logis prioral , d'un journal de pré , de 5 charruies de labours et de 12 boisselées de terres et vigne dans le fief des Jolivettes tout se liquida pour une Somme globale de 74.425 livres
Ils étaient 7 acquéreurs :
Barillon de Challans : pour 3 journaux et demi de paturauds
Maurice Vrignaud , fermier aux petites Rochelles : pour 8 journaux de marais
François Ricolleau marchand au bourg pour 2 journaux 1/4 de pacages ,une boissolée de terre
Joseph Guesneau :marchand au bourg pour 6 journaux de prairies
Charles -René Merland , ancien sénéchal de la Chatellenie de Soullans : enleva un fief de 14 Charruies entre Moulin Neuf et Bajonne et une pièce de 6 boisselées en la Noue-minot près de Bel Air .pour agrandir sa métairie de la guinardière Joseph louis Mourain du Paty de Sallertaine ,lui , s'arrondissait de 30 journaux de prés marais. ,Charles leroux des Ridelières de Commequiers : eut , lui , le gros lot avec la ferme du Pin. Il avait en effet , prêté à l'état sous l'administration de Necker plusieurs millions de francs , il se payait ainsi lui-même .. Plus tard , ses héritiers . Charles, de Comequiers et sa sœur Mme de Monti de la Cour de Boué, restitueront par testament en date du 27 - 12-1860 , cette métairie du Pin à la Paroisse de Soullans , à charge de payer deux rentes de 500 fr. chacune aux Fabriques de Commequiers et de Challans

A ces lambeaux rendus du séculaire Prieuré un beau destin était promis: celui de permettre à la Paroisse d'édifier en 1897 une église neuve !

La maison du Prieuré qui jusque là avait échappé à la vente sacrilège avec quelques fonds épars , fut adjugée leI7 Thermidor an VI ( 5 -8 - I798) à un grenotier de St Hilaire de Riez : Marie - Jean Gautier ..le 29 juin 1806 , son gendre le sieur Chaix percepteur à vie la cédera à la Commune de Soullans pour 2.400 Fr. Jusqu'en 1878 : le Prieuré sera la Cure

III LES PRIEURS

Des nombreux Prieurs de Soullans ,ainsi appelait-on jadis, les curés qui se succédèrent des origines au I7 ème siècle , 6 seulement nous ont laissé leur nom en quelques pièces d'archives

I VINCENT

C'est le premier prieur connu de Soullans Il y fut curé aux environs de 1200 ... On a de lui une signature de donation de la terre des Landes et de la saline des Proises

2 Jean LORSON

Occupa le Prieuré de 1429 à 1434 ... Il était donc contemporain de Jeanne d'Arc . Sa famille était d'origine Poitevine ... Sa vie aventureuse et sa fin tragique nous sont contées aux archives de Soullans .,.En voici l'essentiel Jean Lorson rentra dans la Congrégation des augustins ..On l'envoya étudier à Paris. A 30 ans il est Maître, de cette université puis Secrétaire de

l'Archevêque de Besançon Au concile de Constance il est au nombre des docteurs convoqués... En 1425 , il est au monastère des Augustins de Nieul sur L'Autise En 1429 , avec d'autres bénéfices il est pourvu du prieuré de Soullans tandis que son neveu est nommé à la cure de Commequiers.L'oncle et le neveu deviennent bientôt intendants de Louis Chabot : l'un des grands féodaux de la Paroisse chargés entr'autres de gérer les immenses propriétés du grand seigneur ... En 1431 Louis Chabot décédait . Aussitôt ses héritiers élevèrent contre les intendants d'atroces accusations se saisirent du curé de Soullans et l'emprisonnèrent dans les geôles de leur château de Pressigny en Gâtine Poitevine Libéré sur intervention de l'Evêque de Luçon et du Père Abbé de Nieul Jean Lorson revint à Soullans Mais nous sommes au seuil de l'âge de fer et de la guerre de Cent ans où tant de forces ennemies : schisme , Jacquerie batailles et factions poussent lamentablement au désarroi la France et la Chrétienté ..Si bien que nombre de querelles se vident à coups d'épées ...les querelles des héritiers de Louis Chabot contre le prieur de Soullans étaient, de celles là Un Dimanche ils envoyèrent un gros de malandrins à Soullans avec la consigne de s'emparer du prieur L'attaque se donna à l'église alors que se chantait la Grand 'Messe.. A la faveur du tumulte provoqué , le curé Lorson put s'esquiver en hâte et gagner une sûre retraite Pourtant il était dit qu'il finirait de Mort violente ses tueurs ...s'appelaient jean - Philippe et Etienne Bernard . Depuis un long temps, ils le guettaient cachés dans une chapelle du vocable de N.D. du Puy , qui alors se dressait sur le Quéreux de la Borderie de la Chapelle .. et surprirent le prieur au passage en une garenne voisine de la Métairie priorale du Pin . C'était en 1434 . Ils le tuèrent malement à grand choc d'épieux ... Le 16 Juillet 1435 les deux assassins étaient pendus au gibet et étranglés Cependant avant de mourir ils avaient dénoncé leurs complices , tous gens de Soullans : Pierre Farineau Jean Mignais Pierre Queyrand . Pierre Chauvet Les archers du Grand Sénéchal du Poitou s'assurèrent sans peine de Farineau Mignais , Chauvet ..Queyrand leur échappa ..Il avait pris le large . Un beau jour , en proie peut- être au mal du pays il voulut revoir son petit manoir soullandais ... 15 ans s'étaient écoulés depuis les événements..., pas assez encore pour que toute mémoire fut abolie ..Il est arrêté condamné à avoir la tête tranchée.... Dans sa prison , il eut l'idée de faire écrire au roi Charles VII une humble supplique .. Au cours de l'année 1451 le Roi octroya à Pierre Queyrand des lettres de rémission. Il ne fut Pas exécuté

3. Jean de Grues

qui succéda à Jean Lorson ne fit que passer à la cure de Soullans Il mourut en 1436 .. Sa charge passa à :

4.Aimery De La Rouillère (dont les Archives ne mentionnent que le nom)

5. En 1466 un religieux augustin desservait le Prieuré de Soullans ..De lui, également on ne connaît que le prénom : Charles Il ne resta à Soullans que quelques mois et fut nommé Abbé de Nieul. Son successeur fut

6. Jean Peyraud : qui était chanoine de l'abbaye de la Réau au diocèse de Poitiers Puis pendant près de 200 ans jusqu'en 1610 , on ne sait plus rien des curés de Soullans . Par contre de 1610 à 1792 , la liste des Prieurs- et de leurs vicaires Soullandais s'établit sans lacunes notables En 1610 , nous trouvons comme prieur de Soullans:.

7 MESSIRE LOUIS - GUILLONNEAU - I6IO - I64I

Il était originaire de Sallertaine mais ne résidait à Soullans que par intermittences , s'en remettant pour l'administration de sa paroisse à ses vicaires. Premier vicaire connu : Messire Antoine Benoist ..C'est lui qui en I635 commencera à tenir les registres des actes de baptêmes Le drame du petit cimetière :
Ce fut le 25 - 7 - 1613 que le cimetière jouxtant l'église fut le théâtre d'un drame rapide et sauvage Pierre Millet ,sieur de 1'lle Bertin ,ayant heurté , auprès de la Croix Hosannière (qui se trouve actuellement derrière Le monument aux Morts ) maître René, Barbotin apothicaire au bourg (son ennemi juré) , se rua sur lui l'épée au poing et d'un coup au côté gauche le tua raide !Il se sauve vers la maison du notaire Barillon et vers le clos du prieuré ..Là Il est rejoint par l'un des frères de la victime , Charles Barbotin de la Pornuchère du Soullandeau (le Chep) qui lui fait expier son crime d'un violent coup d'épée. constatation de justice est faite par maître Jean Pacaud chirurgien de Challans . le soir bien tard le vicaire Jean Jousneau ensépulturait les 2 ennemis morts . .Autres drames .( qui montrent encore une fois les mœurs violentes de nos ancêtres en ces temps marqués par les guerres de religions ...) Le 5 Mai 1617 , Jean Morteau qui montait du bourg de la Mothe périt à la hauteur de la Croix du Bois sous les 5 coups furieux de maître Symphorien Bouhier ,sergent de la Baronnerie de Commequiers..
I3 ans plus tard , en Mai 1630 , un taillandier Jean Ricolleau, fut pendu aux fourches seigneuriales pour avoir , le 21 Avril précédent , aux approches de la nuit assommé, dans le petit cimetière ,son voisin Jean Bonnaud , avec qui il était en noise ... Cet infortuné Bonnaud était il est vrai , amoureux de la dispute et de la chicaner .Un dimanche de Septembre 1626 , ne s'était-il pas colleté à l'église , au beau milieu des Vêpres , avec : messire Guillaume Pédeau , alors qu'au lutrin les chantres entonnaient : In exitu Israël .

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