LE FAMEUX PYNEAU - BABINIERE...

.A Soullans Mr Gautier retrouve le sort fait aux insermentés pris entre enclume et marteau .Les maîtres de l'administration de Challans sont en effet de Soullans .
Ce sont ,deux jacobins impénitents :Charles Merland et Raphaël Bodet Lacroix ..D'autre part le pays est traversé, de bande de guerroyeurs soutenus par la complicité générale :de braves gars du marais contents de n'être pas désavoués par les bons prêtres . Mr Gautier fait savoir aux Royalistes qu'il n'avait pas 1'âme d'un transfuge ..Chose facile : cautionné qu'il était par son ami Pyneau Babinière !
Pyneau-Babinièrre !Un de ces types modelés par les épreuves de la guerre civile et ses horreurs ! D'une passion inouïe sous de froids dehors , il était d'une rare puissance de dissimulation . Pour venger son frère Louis fusillé en forêt d'Aizenay par les Bleus , ne passait-il pas des nuits et des nuits au guet , aux abords du camp des Bleus à Bréchard et implacablement abattait les soldats rôdeurs qui passeront à portée .Une tradition conte que son fusil marquait , entaillées à la crosse onze coches le jour ou il le remettait aux crochets de la cheminée ! Atroce tableau de chasse

DE NOUVEAU ...DANS LA CLANDESTINITE !

Avec les patauds et leurs alliés , Mr Gautier manœuvra en normand qu'il était et qui sait doser le oui par le non ..Une seule passion semblait l'occuper : celle de la Médecine ..Ce qui le mettra en vogue avec d'opportuns secrets pour couper la fièvre et sécher les dartes ...
Il faisait même un mystère de son nom ...On l'appelait le curé Normand ... Tout cela pour endormir la méfiance des Jacobins ! Ainsi il pourra exercer son ministère à Soullans et à Rié sans heurt et publiquement ...
A l'été I796 la situation se tendit l'administration du Département était passée au haineux Dillon , curé déprêtisé du Vieux Pouzauges . L'église de Soullans est à nouveau consignée . Le culte ne s'exerça plus que chez des particuliers , moitié clandestinement ..
- à l'Etang , à la Vigne , aux Classes ( dont l'un des copropriétaires , ironie singulière ,était le fanatique Goupilleau de Montaigu !)
- au Clouzil ( à nouveau ) Ou la grange reçut des aménagements longtemps respectés ...
Nullement dupe l'autorité ferma les yeux ! Pas pour longtemps !

Une histoire de Cloches

C'était le Ier Dimanche de Juin I797 . La Messe avait été annoncée chez Mme Latouche au Logis de la Vigne par des tintements de clochettes . De vertueux citoyens dénoncèrent le fait . comme une sonnerie de cloches au Département . Enquête fut faite Challans eut la sagesse de répondre qu'il n'y avait de cloches ni à Soullans , ni aux environs ..
On laissa même des collecteurs bénévoles faire au profit de leur prêtre , le boisselage traditionnel . Le 25 Août le citoyen Bironneau , un diacre défroqué, commissaire du Gouvernement près du district de Challans , signalant Mr Gautier le dira tranquille ...ne lui reprochant que de tenir des registres des baptêmes et des mariages ce qui détourne les habitants de faire, constater à l'état civil

Le Serment de : Haine à la Royauté

Vint le coup d'état du. I8 Fructidor et son serment de haine à la Royauté exigé pou r l'exercice du culte !Mr Gautier était au lit et bien malade d'une fluxion de poitrine . Mis en demeure de se conformer à la loi , il répondit le plus tranquillement du monde :qu'il ne voyait qu'il eut à prêter ce serment , vu qu'à la date du I9 Fructidor , il avait renoncé à l'exercice du culte pour se consacrer tout à l'art de la médecine et qu'à cet effet , il s'était fait inscrire à la municipalité de St Gilles pour une patente d'officier de santé ! !
Décontenancée , 1'Administration demanda des directives au Département qui jugea plus sage de s'assurer de la personne du réfractaire retors .Fait prisonnier le 27 Vendémiaire (I8 Oct.) Mr Gautier est déféré par les soins de Bironneau au juge de Paix de Challans . L'accusation portait :au mépris du décret du I6 Ventôse de l'an 2 qui défend la mendicité ,a été quêter dans la campagne , ravir aux malheureux le fruit de leurs travaux ...et administrer les Sacrements .
'Le subtil Normand répliqua : que des Paroissiens et non lui avaient fait le boisselage pour le Culte .., que la chose était connue et tolérée par 1'Admistration,que cette quête ,enfin , n'avait pas servie au prêtre puisque la Commission l'avait saisie, soi-disant, pour la partager aux pauvres .Perplexe le juge se réserva . Il fallait de nouveau recourir à l'autorité supérieure ..C'était le Ier Brumaire : 22 - II - I797

SOMMAIRE